Université pour tous de Bourgogne

Chalon-sur-Saône

Vin et parfum

Histoire de l'art

  • Mercredi 11 Octobre 2017
    14 h 30 16 h 00
  • Maison des syndicats
vin et parfum

 Vin et parfum : ils sont intimement liés.

Une mosaïque grecque du II è siècle avant J-C est symbolique des liens étroits qui existent entre le vin et le parfum dès l’Antiquité. Elle représente Dionysos, dieu du vin, chevauchant une panthère. Or cet animal a un rapport très particulier avec le parfum qui s’exprime dans un mythe fameux : le mythe de la panthère parfumée.

Il raconte que la panthère a un parfum délicieux qui lui permet de piéger ses proies. Attirées par son haleine parfumée, les biches, les gazelles, les chèvres sauvages, s’approchent imprudemment. La panthère alors bondit et s’en empare sans peine.

Or, en grec, le même mot « pardalis » désigne à la fois la panthère et la belle courtisane, la « croqueuse d’hommes » qui les envoûte avec ses parfums lascifs.

Et le mythe ajoute d’ailleurs que la panthère peut elle même être piégée avec des arômes et ces arômes sont précisément ceux du vin…

Ces rapports symboliques et mythiques vont traverser l’Antiquité égyptienne et gréco-romaine.

Concrètement on constate que le parfum entre dans la confection du vin et qu’inversement les produits de la vigne ont servi à élaborer des parfums.

Les parfums égyptiens, grecs ou romains font appel au vin, aux délicates fleurs de vigne ou encore au verjus. Et inversement, les vins servis dans les banquets antiques sont aromatisés de safran, d’iris, de myrrhe qui leur communiquent chaleur et sensualité.

Dans cette longue cohabitation, le vin va jouer un rôle décisif car sa distillation réalisée dès le XII e siècle révolutionnera la parfumerie. Bientôt apparaîtront des parfums faits avec de l’esprit- de- vin qui autorise des produits plus frais et plus légers dont l’Eau de la Reine de Hongrie est le prototype.

La distillation alcoolique, constamment perfectionnée, permettra aux parfumeurs de mettre au point des senteurs de plus en plus raffinées.

Il est remarquable que Napoléon ait eu une égale passion pour l’Eau de Cologne  et les vins de Bourgogne.

Il était lui-même un inconditionnel de cette Eau de Cologne dont il se frictionnait en abondance et qu’il buvait, comme on le fait pour un vin, sur les champs de bataille et il n’hésite pas, comme beaucoup de ses contemporains, à pratiquer le « canard Farina », c’est-à-dire à y tremper un morceau de sucre.