Université pour tous de Bourgogne

Chalon-sur-Saône

Vers une agriculture sans produits sanitaires utopie ou réalité ?

Biologie

pesticide

Si l’on s'en tient à la définition sensu stricto du terme pesticide (tout composé, chimique ou naturel, présentant une activité antimicrobienne ou antiparasitaire), aucune forme actuelle d’agriculture ne semble viable, à l’exception peut-être de quelques cultures hors sol. Nombre d’études récentes ne suggèrent plus mais démontrent clairement l’impact négatif de l’utilisation des produits phytosanitaires à la fois sur l’environnement (diminution de la biodiversité, pollution des cours d’eau et des nappes phréatiques, etc.) et sur la santé humaine, que ce soit celle du consommateur ou celle de la population agricole. Dès lors quelles stratégies s’offrent au monde agricole pour remplacer les produits phytosanitaires « classiques » ? Trois pistes principales se dégagent aujourd’hui. Tout d’abord un retour aux pratiques agricoles éculées ou tout simplement au « bon sens paysan » ; la réintroduction de nombreuses haies permet par exemple de significativement augmenter la densité d’auxiliaires de culture tels que les typhlodromes alors que le bon réglage d’un pulvérisateur permet de réduire jusqu’à 30% les quantités de produits phytosanitaires épandues tout en conservant la même efficacité de protection. Une deuxième voie est la sélection ou la création de variétés naturellement résistantes aux principaux agents pathogènes. Ainsi des programmes tels que ResDur (pour Résistance Durable) mené par l’INRA vise à développer de nouveaux cépages tolérants ou résistants aux agents de l’oïdium ou du mildiou. Enfin un troisième levier passe par l’utilisation de composés naturels pour stimuler les défenses naturels des plantes et les aider à lutter naturellement contre divers agents pathogènes tels que des champignons, des bactéries ou des virus. Est-ce que l’ensemble de ces approches seront suffisantes ? Pourra-t-on se passer définitivement des produits phytosanitaires issus de la chimie classique ? Il est certainement trop tôt pour le dire mais il est clair qu’une (r)évolution des pratiques agricoles est en cours.