Chalon-sur-Saône
Histoire de l'art
3- L'invitation du Ministère du Commerce et de l'Industrie japonais à Charlotte Pérriand, Bruno Taut et Antonin Reymond afin de moderniser la production locale d'objets traditionnels
L'Occident ne découvre que tardivement l'altérité de l'architecture Japonaise. En 1585, Luis Frois, un Jésuite portugais arrivé au Japon peu après Saint Francois-Xavier, consacre un chapitre aux maisons japonaises dans son traité comparatif des moeurs et des coutumes entre les Européens et les Japonais :
"... Nos chambres sont de bois finement ouvragé et poli ; leurs salles de Chanoyu pavillon de thé) de bois brut, comme il en vient de la forêt, pour imiter la nature... nos maisons sont ornées de tapis mauresques ; les leurs, de nattes de paille..."
Mais il faudra attendre l'avènement de l'ère Meiji dans la deuxième moitié du 19ème siècle et l'ouverture du Japon au monde pour que la culture japonaise traditionnelle influence les fondements de l'architecture Moderne Occidentale en gestation : la dynamique spatiale, la liberté du plan, le principe modulaire, la flexibilité des cloisons mobiles et des paravents pliants, la franchise des matériaux, la structure des poteaux-poutres et des pilotis...
Nous observerons comment le Japonisme présent aux Expositions Universelles de Paris en 1867, 1878, 1889 et 1900 puis l'invitation faite aux architectes internationaux par l'ère Meiji en vue de la modernisation du pays : Frank Lloyd Wright, Bruno Taut (1933), Charlotte Perriand (1940) et Le Corbusier vont permettre aux artistes et aux architectes occidentaux de créer de nouvelles expressions architecturales et paysagères. Nous mettrons en valeur également la réciprocité des influences.