
Les ADN fossiles : grandes découvertes et défis de la paléogénétique (Nobel de médecine le 3 octobre 2022)
Géologie - paléontologie
La paléogénétique est une discipline scientifique très récente, issue des développements de la biologie moléculaire au cours de années 80. Après une jeunesse tempétueuse, cette discipline a acquis ses lettres de noblesse depuis une quinzaine d’années où elle a largement contribué à la compréhension de l’évolution biologique. Elle est par exemple à l’origine d’une large réécriture de l’histoire de la lignée humaine.
Pendant génétique de la paléontologie, la paléogénétique fournit comme elle des témoins objectifs du passé biologique et environnemental de notre planète. Elle permet ainsi de tester directement des hypothèses et scénarios historiques généralement construits uniquement à partir de données génétiques modernes. L’étude de la famille des éléphantidés est exemplaire de ces développements : elle a permis de fixer les relations de parenté évolutives entres toutes les lignées d’éléphants et de mammouths, mais aussi permet de démontrer l’importance des phénomènes d’hybridation dans la constitution de la singularité génétique de chacune de ces lignées.
Cette conférence s’attachera à exposer les raisons du succès récent de la paléogénétique, en détaillera quelques apports significatifs, et exposera également les enjeux sociétaux et éthiques auxquels elle nous confronte aujourd’hui.
Le prix Nobel de médecine et de physiologie a été attribué, lundi 3 octobre, au Suédois Svante Pääbo, 67 ans, pour le séquençage du génome de l’homme de Néandertal et son rôle dans l’émergence de la paléogénomique.
« En révélant les différences génétiques qui distinguent tous les humains vivants des hominidés disparus, ses découvertes ont donné la base à l’exploration de ce qui fait de nous, humains, des êtres aussi uniques », a salué le jury.
Grâce au séquençage d’un os retrouvé en Sibérie en 2008, le scientifique a également permis de révéler l’existence d’un autre hominidé distinct et inconnu jusqu’alors, l’homme de Denisova, qui vivait dans l’actuelle Russie et en Asie.
Agé de 67 ans et installé en Allemagne depuis des décennies – il travaille au prestigieux Institut Max-Planck –, Svante Pääbo a découvert en 2009 qu’un transfert de gènes de l’ordre de 2 % avait eu lieu entre ces hominidés disparus, comme Néandertal, et l’Homo sapiens.
Lieu de la conférence
Maison des syndicats
71100 Chalon sur Saône